Les Discours

Discours de Me Adrien HOUNGBDEDJI Président du Parti du Renouveau Démocratique

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Mes chers camarades,

Avant tout propos, permettez moi d’adresser mes premiers mots à la population et aux militants de Dangbo qui nous accueillent aujourd’hui à l’occasion de l’édition 2017 de notre université de vacance.

Tenir notre Université de Vacances ici, c’est rendre justice à Dangbo qui a manifesté sa disponibilité et son intense désir d’accueillir un événement important du Parti. Je veux féliciter et dire merci à Dangbo pour avoir relevé le défi de la préparation et de l’organisation.

Nous avons voulu que l’édition 2017 de notre UV soit essentiellement studieuse, sans tapage, pour réserver la grande mobilisation du parti prévu pour se tenir dans quelques semaines.

Cette édition est le premier rassemblement des cadres du Parti depuis la publication officielle, en décembre, 2016 du Programme d’action du Gouvernement (PAG). Le Parti soutient le PAG et le Président Patrice Talon sans faille, au point que chaque coup porté à ce gouvernement est suivi d’un coup porté au PRD et à ses dirigeants.

Nous assumons notre option et tout porte à croire que cette option est fondée.

C’est pourquoi nous avons voulu saisir l’opportunité de ces assises pour mettre à la portée de nos cadres, le contenu du Programme d’Action du Gouvernement.

Ce faisant, nous voulons non seulement informer, mais encore aguerrir les participants sur les enjeux et les avantages de l’exécution efficiente du PAG au profit de nos populations, sous la directive éclairée du Président de la République Patrice Talon.

En tant que Parti soutenant l’action du gouvernement, le PRD entend jouer sa pleine partition dans l’oeuvre de redressement du Bénin, et appelle à une large adhésion des populations au PAG.

J’exprime mes profonds remerciements au Président de la République qui a accepté de dépêcher à ces trois assises : Mesdames, Messieurs non pas pour être des spectateurs, mais de véritables participants que nous avec le plus grand plaisir et la plus grande attention.

Dans un second temps, nous aborderons la problématique de l’avenir des partis politiques dans le contexte béninois, où 30 ans après la Conférence Nationale, aucun parti politique n’a encore réussi à faire élire l’un des siens à la tête de l’Etat.

Mesdames Messieurs, chers collègues,

Je me réjouis de m’exprimer devant vous, au sujet de l’avenir des partis politiques au Bénin. Il s’agit d’une question sur laquelle j’ai eu l’occasion de prendre la parole à plusieurs reprises. Non seulement pour rappeler la place centrale qu’ils occupent dans l’animation de la vie politique et démocratique de notre pays, mais aussi pour insister sur la nécessité d’assainir et de réformer le jeu partisan tel que nous en faisons l’expérience depuis 1990.

Mesdames et Messieurs,

L’avènement du multipartisme intégral après la Conférence des Forces vives de la Nation de février 1990, est un événement structurant de la vie politique de notre pays. Il a introduit le principe multi-partisan dans l’animation de la vie politique et la conquête du pouvoir, et jeté les bases de l’institutionnalisation de notre démocratie. Et il a été la promesse d’une participation citoyenne forte et responsable dont il créait les fondements légaux et structurels. Cependant, la pratique de la démocratie ne saurait rester figée à ces bases que nous reconnaissons et applaudissons.

C’est pourquoi je voudrais reconnaître dans la loi n°2001-21 du 21 février 2003 portant Charte des partis politiques, l’amorce d’un processus positif dans le sens de l’amélioration de notre système partisan. En effet, cette charte pose les bases du débat sur les modalités du financement public des partis politiques, et sur la régulation de leur nombre à-travers le principe qui commande la dissolution tout parti politique n’ayant pas participé à deux élections législatives successives. De plus, la réforme du système partisan figure en bonne place dans le Programme d’action du gouvernement.

Nous ne pouvons pourtant pas nous limiter à ces amorces. Il est possible et nécessaire de poursuivre les réflexions et d’impulser des changements courageux et décisifs dans notre système partisan. Les aspirations de nos concitoyens et militants constituent à ce titre, une boussole crédible et pertinente. Qu’il s’agisse d’une pratique vertueuse des principes démocratiques jusque dans le fonctionnement interne des partis politiques, de la définition de projets de société lisibles ou de la transparence et de la traçabilité des ressources financières de ceux-ci, ces exigences légitimes nécessitent une réforme approfondie de notre système partisan.

Mesdames et Messieurs,

Le 15 juin 2015 à l’occasion de mon investiture à la Présidence de l’Assemblée Nationale, j’avais proclamé la nécessité d’une réforme approfondie de notre système partisan. C’est un objectif que je voudrais réitérer ici avec insistance.

Nos concitoyens et militants ont besoin de s’identifier à des formations politiques qui portent un projet de société dans lequel ils se reconnaissent. Ils exigent instamment de la part de nos partis politiques d’instaurer en leur sein des règles efficaces d’alternance, puisque celles-ci sont le gage de leur continuité idéologique et de leur enracinement dans une culture saine de l’animation de la vie politique et de la conquête du pouvoir d’État.

Répondre à ces exigences de notre temps nécessite de débarrasser le jeu partisan national de la transhumance, des chaînes de financement douteuses ou opaques et de la prolifération de formations politiques. En effet, toutes ces tares ont la conséquence perverse d’accentuer la personnalisation du pouvoir politique, et de créer des hiérarchies de redevances et d’intérêts à la place de véritables projets de société.

C’est cela, mesdames et messieurs, l’avenir du système partisan de notre pays tel qu’il nous appartient désormais de le définir. Un nombre très réduit de formations politiques au lieu de deux cents actuellement répertoriés, une construction sur la base de projets de société susceptibles d’animer sainement de débat politique national, des règles efficaces d’alternance à l’intérieur des partis, un mécanisme de financement public transparent et traçable, et l’interdiction de la transhumance.

Nous en avons la responsabilité en tant que membres de formations politiques. Nous en avons le devoir en tant que leaders politiques ou cadres administratifs. Et nous avons le droit, en tant que citoyens, de vouloir pour notre pays une culture partisane saine et dédiée à la production d’idées constructives pour notre bonheur et celui des générations futures.

Les enjeux d’une telle réforme sont nombreux. Ainsi, il est nécessaire que les jeunes générations ne soient pas socialisées dans le système partisan actuel dont avons plus qu’éprouvé les limites. Au contraire, ces jeunes, légitimement désireux de prendre leur part au débat politique et à la gestion de la cité, méritent de le faire dans un système partisan moderne et efficace, susceptible de donner une meilleure portée à leurs idées. De plus, privilégier une configuration avec un nombre réduit de formations politiques fortes, permet à notre État de véritablement s’inscrire dans une continuité constructrice. Ainsi, nos administrations pourront résolument se consacrer au service de projets de société pertinents et mieux débattus.

Mesdames et Messieurs,

Réfléchir à l’avenir du système partisan béninois nécessite du recul pour envisager la classe politique telle que nous la souhaitons, ses valeurs, et ses capacités à changer le quotidien des populations. L’enracinement de la démocratie dans notre pays dépend de l’adoption de pratiques démocratiques vertueuses tant au niveau national et institutionnel qu’au niveau des partis politiques qui sont les microcosmes de la vie politique nationale.

C’est pourquoi il est nécessaire que les réflexions continuent d’être menées autour des grands axes thématiques où des réformes sont nécessaires et que j’ai évoquées précédemment. Ces axes thématiques ne sont pas les seuls à prendre en considérations. Mais ils constituent un point de départ décisif pour une réforme d’envergure. Je suis convaincu que notre culture politique, nos formations politiques et notre pays en sortiront plus grands et plus stables.

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