Editos

Edito N°3

Edito du Secrétaire Général

Moralisation par le financement des partis

Porto-Novo,  le 05 juin 2013

Probablement l’un des prochains défis au Prd. Jamais le relationnel entre le peuple et sa classe politique n’a été aussi dégradé selon la plupart des observateurs de la vie publique nationale. Du fait de l’absence totale de transparence dans le fonctionnement des partis politiques notamment en ce qui concerne leur financement.

A chaque campagne électorale des sommes faramineuses sont déversées dans nos villes et nos campagnes malgré le contexte de paupérisation croissante de la population. Ce qui renforce le ressentiment du « tous pourris » que nourrit le citoyen vis-à-vis de sa classe politique. La gouvernance publique quotidiennement émaillées de scandales, de détournements et de prévarication terni davantage la situation. Aux yeux du citoyen, le politicien c’est l’homme qui s’enrichit rapidement, facilement et impunément sur le dos du trésor public. Le parti a progressivement perdu sa réputation de force de proposition, très vite remplacée par celle de force de prédateurs de deniers publics, aux yeux de l’opinion.

Au vu de tout ce qui précède, le financement des partis apparait comme le premier niveau d’assainissement des mœurs politiques dans notre pays ; lorsqu’on sait que ce sont ces partis politiques qui fournissent aux différentes institutions de la République la grande majorité de leurs membres. Il est question de remettre le parti dans la droite ligne de sa mission initiale qui est de penser la société, de rendre compte et de proposer aux populations une alternative de développement. En clair, les partis sont au service d’un peuple. Un peuple qui devrait en retour leur donner les moyens nécessaires à l’accomplissement de leur mission, chacun en fonction de son envergure et de sa représentativité.  

La réflexion à venir porte sur l’organisation de ce financement afin de ne pas le faire dévier de ses objectifs initiaux. Il ne s’agit donc pas d’enrichir quelques responsables de parti par le truchement d’une législation instrumentalisée. Toute organisation financée par l’Etat (et non subventionné) obéit aux règles de gestion en vigueur dans tous les organismes publics sous le contrôle du comptable public. La transformation des partis les plus représentatifs en organismes publics permet de contrôler l’argent de l’Etat qui entre en politique. Contrairement à la pratique en cours consacrant la sortie frauduleuse et massive de l’argent public pour financer les activités de propagande. Une hypocrisie à l’origine de la politisation à outrance de l’administration publique dont le glas pourrait sonner grâce à une codification du financement des partis. Toutes ces préoccupations vont meubler le séminaire en cours de préparation à l’intention des militants du Prd au sujet du financement publics des partis politiques. Une manière de faire passer la démocratie béninoise de l’ère des propriétaires des partis et des seuls sponsors invisibles à l’ère des partis biens publics.

 

Wabi  KARIM FAGBEMI
Sécrétaire Général du Parti du Renouveau Démocratique