Editos

Edito N°1

 Edito du Secrétaire Général

"La guerre" des genres n'aura pas lieu

Porto-Novo,  le 08 mars 2013

Deux événements : le report sine die de l’étude de la loi sur l’égalité d’accès aux fonctions politiques entre l’homme et la femme suivi de la célébration de la journée internationale de la femme.

Les échos de cette actualité ne sauraient laisser aucun acteur politique béninois indifférent, encore moins ceux du PRD. Le premier événement a laissé un goût de blocage voire d’impasse auprès de l’opinion publique nationale tandis que le second a révélé une sorte d’instrumentalisation des questions de la femme à des fins de propagande. Aucun motif de satisfaction donc pour la gent féminine dans les deux cas. Pourtant, la femme béninoise, par ses sacrifices, son engagement, son combat, son ingéniosité, sa bravoure et son histoire mérite certainement mieux que ces couacs à répétition. Il existe, néanmoins, des raisons évidentes de ne pas désespérer. 

En la matière, le PRD a acquis une très riche expérience du fait du leadership dont il a fait preuve au cours de la troisième législature et qui a permis de réaliser des avancées considérables sur le sujet. Ceci à travers l’étude et l’adoption du code des personnes et de la famille en 2000. L’affrontement redouté entre les deux genres par plusieurs compatriotes a plutôt donné l’occasion pour tous les protagonistes de doter le pays d’un texte consensuel de protection des droits de tous les membres de la famille. L’acquis le plus spectaculaire, objet de toutes les polémiques, fut l’abolition pure et simple de la polygamie, disposition jamais remise en cause depuis plus d’une décennie qu’elle est entrée en vigueur. A l’époque l’équipe dirigeante du parlement a su instaurer une dynamique et une méthode ayant abouti à une convergence des points de vue. Alors que beaucoup d’observateurs craignaient un enlisement de la procédure parlementaire et des velléités de blocage au sein de l’hémicycle. 

Les derniers développements pourraient faire croire que le débat qui vise à sortir la femme béninoise des pesanteurs sociologiques nocives à son épanouissement est définitivement clos. Mais, notre conviction au PRD est que les différents chantiers législatifs sur l’approche genre gardent toujours leur pertinence et aboutiront dès que les parties choisiront de débattre sans passion, sans à priori et sans arrières pensées. Convaincus que nous sommes que l’approche participatif produirait la même dynamique à l’origine de l’avènement du code des personnes et de la famille. L’enjeu ne consistait pas à faire gagner les femmes vis-à-vis des hommes ou vice versa. Et le PRD n’a pas attendu le vote de ces lois avant de s’approprier l’approche genre notamment à l’occasion des positionnements sur les listes de candidature aux différentes consultations électorales depuis notre congrès constitutif. Un cadre législatif approprié en ce sens ne ferait que renforcer notre engagement. 

Le combat pour plus de justice et d’égalité entre tous les citoyens de notre pays ne saurait être l’otage d’un activisme à la limite de l’arrogance et de la défiance permanentes. Le processus de modernisation de notre société devrait profiter à tout le peuple sans distinction de sexe.

 

Wabi  KARIM FAGBEMI
Sécrétaire Général du Parti du Renouveau Démocratique