Mesdames et Messieurs les Présidents de partis et Représentants de partis politiques,
Honorables députés à l’Assemblée nationale,
Distingués invités
Mesdames et Messieurs les Maires et Adjoints aux maires,
Mesdames et Messieurs les élus communaux et locaux,
Camarades congressistes,
Chers amis,
Mesdames et Messieurs,
Je suis particulièrement heureux de vous voir tous ici présents, réunis dans la ferveur et l’allégresse qui ont toujours animé les rassemblements de notre parti. Nous devons rendre grâce à Dieu pour le climat de paix et de sécurité qui règne dans notre pays.
Nous devons lui rendre grâce de nous avoir permis de nous retrouver aussi nombreux aujourd’hui. Qu’il daigne dans sa miséricorde infinie, accorder une paix éternelle à tous ceux d’entre nous, qu’il a rappelés à lui, militants, cadres, et dirigeants qui ont pris part à notre combat.
J’adresse mes félicitations aussi chaleureuses et mes sincères remerciements à nos militants des comités et sous-comités pour leur forte mobilisation dans l’organisation de ce Congrès extraordinaire. Ils ont travaillé d’arrache-pied, avec un engagement exemplaire pour lequel je voudrais leur dire ici ma reconnaissance et celle de tout le parti.
Chers amis,
Le Congrès qui nous réunit aujourd’hui se tient à un moment crucial de la vie de notre parti. Le contexte politique de notre pays est, comme vous le savez, marqué par l’adoption de la Charte des partis politiques et du Code électoral il y a quelques mois. Les deux textes de lois introduisent dans le jeu politique, de nouvelles règles, ces nouvelles règles vont contraindre la classe politique à rebattre les cartes. Cette situation est source d’interrogations. Dans ce contexte, il est devenu indispensable de nous réunir, afin d’analyser au mieux le sens des changements en cours, et d’en déduire la stratégie la plus efficace pour la réalisation de nos ambitions pour notre pays.
Au cours de notre dernier Congrès ordinaire, je m’interrogeais sur les perspectives du bloc de la majorité présidentielle à laquelle nous appartenons. Je nous invitais alors, à examiner la possibilité de structurer cet ensemble autour d’objectifs politiques qui aillent au-delà du soutien à l’action du Gouvernement. Cette interpellation impliquait évidemment une réflexion approfondie sur le type de regroupements politiques et les règles de fonctionnement que nous étions prêts à accepter. Mes interrogations étaient fondées par le constat qu’aucun des regroupements politiques auxquels nous nous sommes essayés depuis le Renouveau démocratique n’a survécu, et que d’autres se profilaient à l’horizon de la prochaine échéance électorale. De plus, comme nous, plusieurs autres partis politiques se demandaient eux-aussi comment bâtir des unions stables, capables de remodeler durablement le paysage politique du Bénin.
Je peux vous dire aujourd’hui, que le vote des deux instruments juridiques que j’ai mentionnés précédemment, ouvre des perspectives sérieuses en la matière. C’est pourquoi notre parti poursuivra le dialogue avec ses partenaires pour faciliter leur mise en application, sans renier les marques de notre identité politique construite au prix d’un travail acharné et de lourds sacrifices.
Chers amis congressistes,
Il ne vous a certainement pas échappé que le vote de ces deux lois a entraîné de forts débats au sein du bloc de la majorité présidentielle. Celui-ci en est d’ailleurs arrivé à se scinder en deux groupes de partis réunis sur la base d’affinités ou de stratégies électorales. En ce qui nous concerne, le PRD a rassemblé autour de lui de nombreuses personnalités des quatre coins du pays, désireuses de nous accompagner dans notre volonté d’ériger des partis politiques d’envergure nationale, capables de porter des projets de société crédibles. Ce mouvement s’est poursuivi jusqu’à notre jonction avec le groupe « Dynamique unitaire ».
C’est ici le lieu de saluer ce regroupement, bâti sur des principes partagés de responsabilité et d’amitié. Je salue en particulier, la clairvoyance de nos partenaires qui ont su apprécier l’opportunité de cette fusion au regard de l’identité politique forte de notre parti. En effet, et je vous le dis avec fierté, le logo du PRD apparaîtra nettement dans l’identité graphique du parti à naître. C’est un atout précieux que nous consentons ainsi à partager avec nos alliés. C’est aussi en partie, En partie, un héritage qui remonte à une période antérieure à l’accession de notre pays à la souveraineté nationale. C’est le fruit de ce travail opiniâtre et des sacrifices consentis pendant 30, c’est le fruit d’un héritage qui remonte à plus de 50 ans que nous sommes fiers de partager avec nos nouveaux partenaires, résolument tournés vers de nouvelles conquêtes encore plus grandes à venir.
Mes chers amis,
Je partage les préoccupations et inquiétudes d’un grand nombre d’entre vous, depuis que la nouvelle donne politique nous contraint à changer de fusil d’épaule. Je suis témoin de ce que le PRD est pour chacun de vous ; bien plus qu’un parti politique ; une grande famille tendue vers un projet commun. Vous êtes, nous le sommes tous, légitimement jaloux des marques de la conscience politique de notre parti, qui ont sédimenté son identité à-travers le temps.
Je veux vous en assurer : personne ne demandera au PRD de renoncer à sa conscience politique ni à son identité. D’ailleurs, les textes qui régissent notre formation politique sont clairs à ce sujet. L’article 85 de nos Statuts indique que « le PRD peut participer à des regroupements ou à des fusions avec d’autres partis politiques » et que ces regroupements « doivent faire l’objet d’un protocole d’accord écrit qui délimite les attributions concédées. »
Ainsi, nous entrons librement dans une fusion qui nous rendra plus forts tous ensemble, avec nos partenaires. C’est un choix indispensable et responsable que la conjoncture politique nous amène à faire. Nous ne renonçons pas pour autant à notre autonomie, nous sommes au contraire en train de l’ancrer dans des fondations plus solides mutuellement renforcées avec nos partenaires. Nous ne renonçons pas à notre visibilité, nous l’inscrivons au contraire dans une visibilité plus large et plus forte que nous construisons activement dans une nouvelle fusion. Tout ceci s’inscrit dans le respect de l’article 86 de nos Statuts qui précise que « les décisions d’alliance, de regroupement et de fusion ne peuvent pas entraîner la dissolution du PRD, lequel conserve ses attributs, son patrimoine et son autonomie organisationnelle et fonctionnelle, excepté ceux concédés » et que le PRD « peut constituer un courant à l’intérieur de la nouvelle fusion. »
Chers amis congressistes,
Le PRD a été constamment à l’avant-garde de la préservation de la démocratie béninoise. Au fil des élections, notre logo s’est inscrit dans l’esprit des béninois, comme synonyme de paix et de tolérance. Il le restera toujours, avec le parti à créer. C’est un patrimoine auquel nous tenons comme à la prunelle de nos yeux.
La nouvelle donne que nous amorçons est donc l’occasion pour nous de renforcer l’ancrage de notre parti au sein du paysage politique béninois. Ainsi, nous faisons plus que nous conformer aux exigences des nouvelles lois en la matière. Nous réaffirmons aussi la grande modernité de notre parti. Nous nous engageons, en avant-garde comme toujours, dans une nouvelle expérience que nous allons ajuster au fil du temps.
Chers amis,
Je vous invite à continuer d’animer comme vous le faites toujours, le courant du PRD au sein de la nouvelle formation. Votre expérience du militantisme, votre aptitude à une orientation claire et à une organisation structurée, qui mettent le militant de base au centre de l’action, sont autant richesses qui font notre particularité. Je suis convaincu que vous réussirez à transmettre cette vivacité et cet entrain à nos partenaires. Notre responsabilité est de saisir cette précieuse opportunité de nous mettre à la hauteur des nouveaux défis de notre pays. Nous y parviendrons en capitalisant sur les forces du PRD : la qualité de nos idées, la diversité culturelle de nos militants, et la compétence de nos cadres qui doivent continuer de se montrer très présents et impliqués dans la vie des sections auxquelles ils sont rattachés.
Chers amis congressistes,
Mesdames et Messieurs,
L’adoption de la nouvelle Charte des partis politiques et du Code électoral participe de la pédagogie démocratique, dans un contexte de mixité culturelle où la citoyenneté est en crise, et la société civile peu active. Elle nous donne désormais une responsabilité historique vis-à-vis de notre pays et de son peuple. Nous devrons sortir de nos fiefs traditionnels et nous engager dans une nouvelle culture politique favorisant une appropriation nationale d’idées et de projets de société, à la place de regroupements ethnocentriques limités et peu efficaces.
Les débats qui commencent aujourd’hui seront ardus. Je reste cependant persuadé que notre parti saura saisir cette occasion d’ouverture. Nous devons nous tenir disposés à accueillir en notre sein, des personnalités issues d’autres formations politiques ou n’ayant jamais milité. Devant les nombreuses demandes d’adhésion et les sollicitations de fusion, nous devrons garder cette position d’ouverture, sans complaisance ni dédain. J’ai confiance en l’esprit de responsabilité et de tolérance de chacun. Il nous permettra de déboucher sur des résolutions riches et productives pour l’implantation effective de notre nouveau parti.
Je m’en voudrais de terminer mon propos sans saluer et remercier les personnalités civiles et politiques qui nous ont fait l’honneur de leur présence à nos côtés.
[nommément cités]
Je salue et remercie également tous les membres des instances du PRD, les coordonnateurs, et les vaillants délégués de notre parti, et la section PRD d’Avrankou représentée par son Président, le Général Gbessemehlan, qui se sont mobilisés pour la réussite de ce congrès.
Je salue enfin la présence de nos amis de la presse écrite, audiovisuelle et numérique venus couvrir cet événement historique pour nous.
C’est sous le bénéfice de ces observations et indications, que je déclare ouverts les travaux du Congrès extraordinaire du PRD, à Avrankou ce jour du 27 octobre 2018.
Je vous remercie.